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"Les Célibataires" illustré par Chadourne

com

Les conférences sont parfois à suivre, non directement pour leur sujet principal, mais parfois pour leurs incidences.

    celib-cha-couv-1.jpgDans ma collection des ouvrages de Montherlant, une édition de 1948 de Plon des Célibataires, me pose le problème (elle n'est toutefois pas la seule) de son format un peu plus profond qui la fait souvent dépasser sur l'étagère. Fréquemment en la manipulant je m'interrogeais sur les photographies, la personnalité de la photographe dont le nom m'était inconnu.

Lire sur Fabula grâce à l'information de Montherlant.be qu'un exposé était proposé sur le thème de la photographie dans cet ouvrage, ne pouvait qu'exciter ma curiosité, et ce mercredi j'ai assisté à cette présentation de l'Ehess dont je remercie l'organisatrice Madame Kim Timby de m'avoir invité "Vous êtes le bienvenu. Les séminaires de l'EHESS sont ouverts aux particuliers intéressés.Nous vous demanderons simplement de signer le cahier de présence."

Pour mieux me préparer à cette audition, j'ai ressorti mon ouvrage, je l'ai d'ailleurs apporté en réunion, je l'ai reparcouru, vérifié un peu l'édition, et me réservais pour les découvertes à venir. J'aurais aussi bien fait de lire soigneusement le sujet de l'exposé de Monsieur Jan Baetens, mais aussi m'imprégner de l'esprit du séminaire en lisant avec attention l'ensemble du programme.

Le titre de la formation sur le sujet de la photographie était Questionner la photographie imprimée : pour une histoire de ses pratiques et de ses usages à l’ère de sa « dématérialisation ».

de la description j'ai retenu "... Nous étudierons les motivations et les innovations techniques qui ont marqué l’histoire de la photographie imprimée, tout comme les pratiques et les usages qui l’ont structurée, nous intéressant aux notions de reproductibilité et de pérennité de l’image ; aux liens entre textes et photographies ; à la commercialisation de ces objets et à leurs publics (visés ou réellement touchés) ; ainsi qu'à la mutualisation des savoir-faire qui marque souvent la conception et la production des objets photographiques imprimés."
 
Le sujet traité par l'exposé du 16 Janvier
"Jan Baetens, professeur d'études culturelles à l'Université de Leuven, Belgique
 L'édition photographiquement illustrée des Célibataires de Montherlant

En 1948, les éditions Plon proposent une réédition (après tant d'autres) du roman à succès (et à scandale) d'Henry de Montherlant (1ère édition : 1934). Cette édition est la première (la seule ?) à avoir des illustrations photographiques, faites par Georgette Chadourne. Dans notre intervention, on se proposera d'examiner ces images en les rattachant non seulement au texte du romancier mais aussi à certains éléments de la culture visuelle de l'époque." 

 

    Nous avions, au séminaire de l'ICP, déjà eu une présentation de Mademoiselle  Aleide Vanmol, la source belge des recherches montherlantienne est donc prospère. J'ai rectifié ici, Monsieur Pierre Somvile venant de Liège.

  Présentation du professeur Baetens ici 

Dès sa présentation par Madame Laureline Meizel, et son début d'information , en se décrivant comme non spécialiste de l'histoire de la littérature, ni spécialiste de Montherlant, j'ai pensé que je ne trouverai pas ce jour les réponses sur ce qui intéresse le modeste bibliophile, pourquoi, comment, avec qui, fut élaborée cette édition.

Effectivement nous sommes restés sur notre faim en ce qui concerne le choix de l'éditeur (pourquoi Plon?) l'origine et le choix de la photographe dont la mère " ... qui était d'un milieu semi aristocratique pouvait expliquer les relations dans le milieu artistique, dont Georgette Chadourne semble être la spécialiste: Picasso, Gil Vidal, Nicolas de Staël ..." * Donc ce ne fut pas sur ce plan, où finalement j'esquisserai ma propre hypothèse en fin de cet article, mais sur le vrai thème du séminaire que je devrai porter mes réflexions et mes découvertes.

C'est par l'analyse des photos, par les remarques sur les échanges entre le texte et les photos, que des éléments nouveaux m'ont fait apprécier cet exposé. La démarche se rattache aux rapports photographie/littérature qu'il nous invite à approfondir sur le site PHLIT et sa réflexion tend à nous habituer à une modification du "canon" littéraire.
Défenseur de la relation image et texte (il est spécialiste du roman-photos), le professeur Jan Baetens nous guida dans une analyse selon ses critères, il s'opposa au dénigrement des littéraires pour des éditions illustrées qui donnent une connotation populaire culturellement dévalorisante, l'affaiblissement d'un texte par son remplacement par des images.
En fait ces photos sont de deux types: des personnages ou des situations visiblement posées, en correspondance au texte, personnage assis de dos,  agenouillé montrant des semelles usées, personnage dans la foret toujours de dos... D'autres, des vues de paysages, légendées avec l'extrait de texte qui s'y rapporte: Boulevard Arago, étendue d'eau avec passage d'oies, façades "croûteuses" de rue...(il y a douze reproductions HT plus la première et dernière de couverture).

* Les citations en italiques sont d'après des notes abrégées, elles sont donc approximatives.

    C'est la photo du Boulevard Arago celib-cha-arago.jpg qui est une information nouvelle pour moi, en comparant avec une photo de Brassaï " Paris la nuit " 1932, le même trottoir le long du mur de la prison de la Santé. Aussi la photo de couverture qui représente le bout du mur, au croisement de la rue de la Santé, là où était installée la guillotine jusqu'en 1939, et le décret de "discrétion" de Daladier. (autorisation ADAGP 751423).
      Je n'affiche pas la photo de Brassaï du BD Arago que vous pouvez trouver en cherchant sur internet
tapez: Brassai Arago Santé   sur Bing ou Qwant ( droits de RMN. merci Tilly)

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Ce message photographique, explique t'il le texte? En tout cas quels lecteurs l'ont ils perçu, pour lesquels cette précision (le quartier, le boulevard est décrit mais pas ce qui s'y passait) a t-elle changé la lecture? 

L'édition de 3100 exemplaires, a paru trop importante pour être une édition de luxe, mais je dirais que luxe ne veut pas dire rare, peut être chère suffisait pour les éditeurs, et 3100 est un tirage relativement modeste pour ce succès d'édition que fut ce livre, souvent réédité même après guerre (il était édité en 1934 chez Grasset et fut largement diffusé).

D'après les recherches de Monsieur Baetens, cette édition ne semble plus être connue par les spécialistes consultés, on la trouve dans le commerce ancien à vil prix. Son hypothèse était peut-être une vente par souscription.

En conclusion Jan Baetens nous a laissé sur la question: Quel est l'intérêt de cette édition?
Je laisserai, les lecteurs découvrir dans un article qu'il doit produire l'ensemble de sa théorie, est-ce une nouvelle vision de l'intermodalité qui était tentée par cette édition? la production de quelque chose de nouveau aux parties "non réconciliées" et qui nous renvoie à la réflexion de Barthes entre Relais et Ancrage.

  Voir ici le témoignage d'un lecteur du roman.

Ma proposition est plus simple: Montherlant à cette époque ne pouvait plus compter sur les revenus de nouvelles éditions dont les droits étaient détenus par Grasset, le procès en cours le lui interdisait. Ce fut donc par des éditions que nous dirions "de luxe" ou "livre d'artiste" (Dispense prévue dans les contrats signés par Montherlant) que d'autres éditeurs pouvaient servir Montherlant. Flammarion avec une édition illustrée par François M Salvat (directeur artistique chez Grasset) avait commencé dès 1944 avec 1100 ex. et dans un grand format 18x23 cm. Quant à Plon, dont Montherlant connaissait bien le directeur Maurice Bourdel qui l'avait déjà édité dans la collection La Palatine avant guerre, il n'est pas surprenant qu'il se soit positionné sur ce créneau, dans ce format ici de 19x24, dont il y a d'autres exemples avec l'édition du Maître de Santiago avec photos d'artistes et dessins de Mariano Andreu à 3500 ex. en 1950 et La Ville dont le prince est un enfant en 1952 également avec des illustrations photographiques et 1500 exemplaires mais dans des formats habituels. 

Voir les diverses éditions sur le site montherlant détail de l'oeuvre.

 

celib-lld-titre.jpg  Il est remarquable aussi que les illustrations HT dans Salvat soient parmi celles reprises par Chadourne: le mur de la Santé, la boulette que l'on ramasse, le vol d'oies, ...  Montherlant les avaient ils "orientés"? Ce sont d'ailleurs aussi ces gravures qui illustrent l'édition plus populaire des Célibataires produite par Fayard dans la collection Le Livre de Demain, populaire mais élégante et dans les règles de l'édition d'art: Vignettes tète de chapitre, lettrines, cul de lampe et pages Hors texte  avec les bois de Renée Benoit(*1), vendu 3F50 en octobre 1936, dans le même grand format que notre Plon avec Chadourne.  celib-lld-sante.jpg

 

 

 

Qui était Georgette Chadourne? De son nom de jeune fille elle était la fille de Blanche Floriet, artiste comme ses soeurs, qui s'était mariée au 5ème duc de Lodi (Francesco Ludovico Melzi d'Eril) de trente ans son aîné, donc une vraie princesse du Music-hall. Les Floriet était une famille de bijoutiers, orfèvres, ce qui explique peut être que Georgette était la fille naturelle et reconnue en 1911 par Sigismond Porgès  et qu'elle eut comme époux en premières noces Jean Elisée Puiforçat-Tabouret célèbre joaillier des années trente. Enfin son nom est celui de son second mari, Paul Chadourne ami des dadaïstes, resté actif dans l'édition et sûrement resté en contact avec l'éditeur des surréalistes René Laporte replié à Antibes pendant l'occupation, justement là où Georgette pu réaliser les portraits de Matisse, Bérard et Picasso dans les années 50.

On peut aussi émettre l'hypothèse que le journaliste monégasque Charles Orengo créateur des éditions du Rocher, futur directeur adjoint de Plon avec Maurice Bourdel comme patron, pouvait mettre en relation sa parente.

 

Une œuvre éditée avec des illustrations par photographies, c'était un exercice qui n'était pas nouveau pour Montherlant, on peut se rappeler Il y a encore des paradis, Images d'Alger un petit recueil de nouvelles, tirage de 100 exemplaires produit par P&G Soubiron à Alger en 1935, surtout la Déesse Cypris (Extrait de la Rose de Sable) grand format orné de douze études de nus par la grande artiste de l'époque Laure Albin Guillot, tiré à 250 exemplaires dont 200 avec les photos, édité en 1946 par Henri Colas rue des Gobelins à Paris et imprimé par André Rousseau Maître imprimeur à Bordeaux, celui-ci en prenant rendez-vous pour remettre son deuxième exemplaire de tête en mai 1947 demandait à Montherlant des nouvelles de son récent accident. La typographie par Ducros et Colas , les gravures par Georges Leblanc à Paris. Depuis les premiers contacts de Montherlant avec Matisse en 1938, il n'était que question de faire illustrer la Rose de Sable, le roman n'inspirait pas Matisse qui trouvait que la densité des descriptions laissait peu de liberté d'expression à l'artiste illustrateur, il préféra le conte des Crétois et Pasiphaé. C'est alors en 1944, que Montherlant, fort impressionné par les nus féminins de la photographe, conçu le projet avec Laure Albin Guillot, amie de Mariette Lydis. 

On peut citer aussi l'ouvrage de 1954 de photos de Brassaï: Séville en fête où le texte de Dominique Aubier est préfacé par Montherlant

 

ce texte modifié le 7/4/2013 sera complété, jusqu'à la suppression de ce bandeau, derniers compléments 20/1/2018, j'attends la parution de l'article de Mr Baetens pour le clore.

Dernière modification 1/11/2018 : lien sur la présentation du texte de Mr Baetens paru en avril 2013. sous le titre : Le roman illustré, une nouvelle forme de texte adultère

La présentation: Cet article traite des possibilités de relire un texte connu, Les Célibataires (1934), le roman de Henry de Montherlant, à la lumière des transformations apportées par les illustrations photographiques de Georgette Chadourne, qui distinguent la version originale d'une Édition publiée par Plon en 1948. Cet essai identifie les matériaux et les singularités thématiques de ce dernier volume et propose une autre méthode de lecture des illustrations photographiques dans le contexte du roman. Dans les sections suivantes, les relations intertextuelles entre ces illustrations et d’autres accessoires photographiques sont analysées afin d’esquisser une nouvelle interprétation du livre hybride verbo-visuel et de suggérer le conflit entre voir et comprendre.

1/  Renée Benoit d'après Jean Etienne Huret "le livre de demain": soeur de Pierre Benoit.

 

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S
The "Les Célibataires" is indeed a great illustrated book. Thank you so much for the wonderful review and introducing me to the world of illustrated books. I have finally discovered a new genre of children's book, all thanks to you!
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D
Je ne suis pas sûr que ces illustrations soient pour les enfants. Ou assez grands et sensibles. Mais le livre illustré, comme édition plus ou moins luxueuse et rare, d'une oeuvre, en en faisant un objet de valeur, permet au moins de le collectionner et d'en parler longtemps après, merci de votre attention.
J
<br /> A propos du roman Les Célibataires, de Montherlant, voir aussi mon article récent sur L'Amour délivre :<br /> <br /> <br /> http://joelbecam.blog.lemonde.fr<br /> <br /> <br /> bien cordialement.<br />
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D
<br /> <br /> Merci pour votre commentaire, j'ai vu que la pièce jouée à Paris avait permis de reparler en mieux de Montherlant. J'ai aperçu une citation d'un article lors d'une revue de presse à télématin<br /> mais n'avais pas remarqué le journal, surement le votre , merci pour ce lien.<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> On peut lire une critique récente sur une édition en livre de poche, sur le blog  http://bibliolingus.over-blog.fr/article-les-celibataires-henry-de-montherlant-97567210.html.<br /> <br /> <br />  <br />
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D
<br /> Ayant déclaré mon affichage de photo à l'Agagp, num  751423 ,je mets les photos protégées. avec ce qui<br /> est nécessaire.<br />
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D
En visite sur cet ancien article, je m'aperçois que les liens sur les photos ne fonctionnent plus, n'ayant pas renouvelé mon contrat Agagp je ne les affiches plus. Mais des livres se trouvent fréquemment en consultation en médiathèque. Je peux aussi les adresser par mail sur demande.